Agoraphobie

L’agoraphobie se caractérise par une peur marquée d’être dans des endroits ou des situations d’où il pourrait être difficile (ou gênant) de s’échapper, ou de ne pas pouvoir obtenir d’aide en cas de malaise, de panique ou de symptômes physiques embarrassants. Cette peur entraîne souvent un évitement progressif de nombreux lieux, jusqu’à parfois rester confiné chez soi.
Critères diagnostiques principaux (DSM-5)
- Peur ou anxiété marquée concernant au moins deux des situations suivantes :
- Utiliser les transports en commun
- Être dans des espaces ouverts (places, parkings…)
- Être dans des lieux clos (magasins, cinémas…)
- Faire la queue ou être dans une foule
- Être seul hors de chez soi
- La personne craint de ne pas pouvoir s’échapper facilement ou d’avoir un malaise sans pouvoir recevoir d’aide.
- Les situations redoutées provoquent presque toujours de l’anxiété ou sont activement évitées, ou bien supportées avec détresse.
- La peur est disproportionnée par rapport au danger réel.
- Les symptômes durent depuis au moins 6 mois et provoquent une souffrance importante ou une limitation du fonctionnement.
Exemples concrets
- Une personne peut refuser de prendre les transports en commun par peur d’avoir une crise d’angoisse sans issue.
- D’autres évitent les centres commerciaux, les cinémas, les files d’attente.
- Certaines personnes ont besoin d’être toujours accompagnées ou n’osent plus sortir seules, ce qui complique énormément leur autonomie.
Impact sur la vie quotidienne
- Restriction importante des déplacements, parfois au point de ne plus sortir du tout sans accompagnement.
- Empêchement d’activités simples (courses, trajets professionnels, loisirs).
- Isolement social progressif, perte d’indépendance.
- Hypervigilance corporelle (à la recherche du moindre signe de malaise ou de panique).
- Parfois, dévalorisation importante (“je ne suis plus capable de rien”, “je suis dépendant des autres”).
Comment le trouble peut apparaître
- L’agoraphobie débute souvent après une ou plusieurs attaques de panique vécues dans des lieux publics.
- La personne associe alors certains endroits au danger d’une nouvelle crise, et commence à les éviter.
- Le trouble peut s’installer de manière progressive, avec un élargissement des zones ou des situations redoutées.
- Parfois, aucun événement déclencheur précis n’est identifié, mais un terrain anxieux ou des expériences précoces d’insécurité peuvent jouer un rôle.
Prise en charge en thérapie comportementale et cognitive (TCC)
La TCC est une approche de première intention validée pour l’agoraphobie. Elle comprend :
- Une psychoéducation sur les mécanismes de l’anxiété, des attaques de panique et de l’évitement.
- Un travail sur les pensées catastrophiques (“je vais m’évanouir”, “je vais faire une crise et tout le monde va me regarder”).
- Des expositions progressives et répétées aux situations évitées, avec un accompagnement rassurant.
- Un apprentissage de techniques de gestion de l’anxiété (respiration, pleine conscience, restructuration cognitive…).
Comme pour tout accompagnement en TCC, une analyse fonctionnelle personnalisée sera réalisée en début de prise en charge. Cela permettra de mieux comprendre les mécanismes propres à votre situation, afin d’adapter les outils à vos besoins spécifiques.