Insomnie chronique

Insomnie

L’insomnie chronique se caractérise par des difficultés persistantes d’endormissement, de maintien du sommeil ou de réveils précoces, malgré des conditions favorables au sommeil. Ces troubles du sommeil doivent être présents au moins trois nuits par semaine pendant plus de trois mois et avoir un retentissement significatif sur la vie quotidienne.

Contrairement aux insomnies passagères liées à une situation ponctuelle, l’insomnie chronique s’entretient souvent par des pensées, comportements et habitudes dysfonctionnelles autour du sommeil.

Critères cliniques principaux

Selon les classifications actuelles (DSM-5, ICSD-3), on parle d’insomnie chronique lorsque :

  • Il existe une difficulté à s’endormir, à rester endormi, ou des réveils matinaux précoces (avec impossibilité de se rendormir).
  • Ces troubles surviennent au moins 3 nuits par semaine.
  • Ils persistent depuis au moins 3 mois.
  • Ils entraînent une détresse ou une altération du fonctionnement diurne : fatigue, irritabilité, troubles de l’attention, baisse de performance…
  • Ils ne s’expliquent pas uniquement par une autre pathologie médicale, psychiatrique ou un usage de substances.

Exemples concrets

  • Une personne reste plus d’une heure à ruminer dans son lit chaque soir, malgré la fatigue.
  • D’autres se réveillent plusieurs fois par nuit, en se sentant en alerte, parfois avec des sensations physiques désagréables.
  • Certaines personnes se couchent de plus en plus tôt dans l’espoir de “rattraper” le sommeil, ce qui aggrave paradoxalement le problème.
  • L’insomnie devient une préoccupation centrale, source d’anxiété anticipatoire (“je ne vais jamais dormir cette nuit”).

Impact sur la vie quotidienne

  • Fatigue persistante, même après un nombre d’heures de sommeil suffisant.
  • Irritabilité, nervosité, troubles de l’humeur.
  • Baisse de concentration, ralentissement cognitif, difficultés professionnelles.
  • Diminution de la motivation, retrait progressif d’activités.
  • Dans certains cas, développement d’une anxiété spécifique liée au sommeil.

Ce qui peut favoriser l’installation de l’insomnie chronique

  • Un événement déclencheur initial (stress, perte, maladie, changement de rythme…).
  • Des pensées dysfonctionnelles sur le sommeil (“je dois absolument dormir 8h”, “je suis foutu si je ne dors pas”).
  • Des comportements d’auto-sabotage : sieste en journée, coucher trop tôt, rester au lit en étant éveillé.
  • Un conditionnement négatif du lit ou de la chambre, devenus associés à la frustration ou à l’angoisse plutôt qu’au repos.

Prise en charge en thérapie comportementale et cognitive (TCC-I)

La TCC-I (thérapie comportementale et cognitive de l’insomnie) est le traitement de première intention recommandé par les autorités de santé (HAS, recommandations internationales). Elle agit sur les facteurs de maintien du trouble.

Elle comprend :

  • Une psychoéducation sur le sommeil : fonctionnement des cycles, effets du stress, hygiène de sommeil.
  • Un travail sur les règles comportementales spécifiques, comme :
    • Réduction du temps passé au lit (contrôle du stimulus, restriction du sommeil)
    • Stabilisation des horaires de coucher et lever
  • La restructuration cognitive des pensées anxiogènes autour du sommeil.
  • Des techniques de relaxation ou de pleine conscience pour favoriser l’apaisement au moment du coucher.
  • Un accompagnement dans la tolérance à l’éveil nocturne et la régulation des attentes.

L’analyse fonctionnelle est mobilisée tout au long de la prise en charge afin d’identifier précisément les facteurs qui entretiennent l’insomnie dans votre quotidien, et ainsi construire un accompagnement sur mesure, respectueux de votre rythme et de votre contexte de vie.