La phobie spécifique se caractérise par une peur intense, immédiate et incontrôlable déclenchée par un objet ou une situation bien identifiée (par exemple : animaux, prise de sang, avion, lieux clos…). Cette peur est disproportionnée par rapport au danger réel, mais elle provoque une détresse importante et un évitement systématique du stimulus phobogène.

Critères diagnostiques principaux (DSM-5)

• Peur ou anxiété marquée à propos d’un objet ou d’une situation spécifique.
• L’objet ou la situation phobique provoque presque toujours une réponse anxieuse immédiate, pouvant aller jusqu’à une attaque de panique.
• La personne évite activement l’objet ou la situation, ou les endure avec une anxiété intense.
• La peur est disproportionnée par rapport au danger réel.
• Les symptômes durent depuis au moins 6 mois et provoquent une souffrance significative ou altèrent le fonctionnement social, professionnel ou affectif.

Exemples concrets

• Une personne phobique des chiens peut traverser la rue ou éviter tout parc dès qu’un chien est en vue, même tenu en laisse.
• Quelqu’un ayant une phobie des hauteurs peut renoncer à des activités en famille (randonnée, voyage) par peur d’un balcon, d’un escalier ou d’un pont.
• Une personne phobique des piqûres peut éviter les soins médicaux nécessaires, parfois au détriment de sa santé.

Impact sur la vie quotidienne

Selon le type de phobie, les conséquences peuvent aller de très légères à fortement invalidantes :

• Évitements répétés qui limitent la liberté personnelle (lieux, activités, déplacements).
• Souffrance psychologique face au sentiment de ne pas “réagir normalement”.
• Risque d’isolement, dans certains cas (ex. : phobie de conduire, des transports, des vomissements, etc.).
• Surcompensation ou stratégies coûteuses (ex. : toujours être accompagné, éviter certains emplois ou situations).

Comment la phobie peut apparaître

• Suite à une expérience traumatisante ou marquante (ex. : morsure, chute, prise de sang difficile…).
• Par apprentissage indirect : avoir vu quelqu’un d’autre réagir avec peur, ou avoir été surprotégé autour du thème concerné.
• Par construction progressive, parfois sans événement déclencheur identifiable.

La phobie peut s’installer durablement si l’évitement est renforcé, car il empêche l’habituation naturelle à la situation redoutée.

Prise en charge en thérapie comportementale et cognitive (TCC)

La TCC est le traitement de référence pour les phobies spécifiques. Elle repose sur :

• Une psychoéducation sur les mécanismes de la peur, de l’évitement et de l’habituation.
• La mise en place d’une hiérarchie d’expositions progressives, adaptées à la personne et à son rythme.
• Un accompagnement dans la régulation de l’anxiété pendant les situations redoutées (respiration, pleine conscience, auto-instruction…).

Comme pour tout accompagnement en TCC, des analyses fonctionnelles personnalisées seront réalisées en début de prise en charge. Cela permettra de mieux comprendre les mécanismes propres à votre situation, afin d’adapter les outils à vos besoins spécifiques.