Trouble Panique

Le Trouble Panique

Le trouble panique se caractérise par la survenue récurrente d’attaques de panique inattendues, c’est-à-dire des épisodes soudains de peur intense ou de malaise aigu, accompagnés de symptômes physiques et cognitifs violents (palpitations, souffle court, sensation d’étouffement, peur de mourir ou de “devenir fou”). Entre les crises, la personne développe souvent une peur anticipatoire de la prochaine attaque, ce qui alimente un cercle vicieux anxieux.

Critères diagnostiques principaux (DSM-5)

  • Attaques de panique récurrentes et inattendues, au moins une crise suivie, pendant un mois ou plus, de l’un ou des deux éléments suivants :
    • Crainte persistante d’avoir d’autres attaques ou de leurs conséquences (ex. : perdre le contrôle, avoir une crise cardiaque, devenir fou).
    • Changements de comportement significatifs pour éviter une nouvelle attaque (ex. : éviter certains lieux, efforts pour se rassurer…).

Une attaque de panique se manifeste par au moins 4 symptômes parmi :

  • Palpitations, accélération du rythme cardiaque
  • Sensation d’étouffement ou d’oppression thoracique
  • Tremblements, sueurs, frissons
  • Vertiges, sensations d’instabilité ou de tête vide
  • Nausées, douleurs abdominales
  • Déréalisation ou dépersonnalisation
  • Peur de perdre le contrôle, de mourir

Exemples concrets

  • Une personne peut faire une crise de panique dans un supermarché sans raison apparente, et ensuite éviter d’y retourner de peur que cela recommence.
  • D’autres développent une hypervigilance vis-à-vis de leur corps, et interprètent des sensations normales (battement cardiaque, étourdissement) comme annonciatrices d’un danger.
  • Certaines personnes n’osent plus rester seules, ou refusent les lieux “à risque” (voiture, transports, foule…).

Impact sur la vie quotidienne

  • Peur constante d’une nouvelle crise, menant à un sentiment de danger permanent.
  • Évitements nombreux, parfois proches de l’agoraphobie.
  • Limitation de la liberté personnelle (besoin d’être accompagné, refus de certains trajets ou activités).
  • Détresse importante, liée au sentiment de perdre le contrôle de soi ou de son corps.
  • Fréquent recours aux urgences médicales, par peur de mourir ou d’un accident cardiaque.

Éléments déclenchants possibles

Le trouble panique peut apparaître :

  • Après un événement stressant ou traumatique, mais parfois sans déclencheur précis.
  • Chez des personnes ayant une hypersensibilité aux sensations corporelles ou une tendance à catastropher face à celles-ci.
  • Lorsqu’une première attaque de panique est vécue comme traumatisante, ce qui crée un apprentissage anxieux autour des sensations physiques.

Prise en charge en thérapie comportementale et cognitive (TCC)

La TCC du trouble panique repose sur un travail progressif pour retrouver un sentiment de sécurité vis-à-vis de son propre corps et des situations redoutées. Elle comprend :

  • Une psychoéducation sur les mécanismes des attaques de panique et de l’anxiété.
  • Un travail de restructuration cognitive : remettre en question les interprétations catastrophiques des sensations (“je vais faire une crise cardiaque”, “je vais perdre connaissance”).
  • Des expositions interoceptives : exercices corporels permettant de s’habituer progressivement aux sensations redoutées.
  • Des expositions in vivo aux situations évitées (lieux, contextes…), accompagnées et sécurisées.

Comme pour tout accompagnement en TCC, des analyses fonctionnelles personnalisées seront réalisées au cours de la prise en charge. Cela permettra de mieux comprendre les mécanismes propres à votre situation, afin d’adapter les outils à vos besoins spécifiques.